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FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ

Cycle

Douglas Fairbanks

Du  08/12/21  au  14/01/22 


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Douglas Fairbanks n’est pas uniquement un d’Artagnan moderne, héros bondissant et souriant, acrobate hors pair et éternel optimiste généreux. Il est aussi un pionnier exalté, une des premières stars d’Hollywood, un producteur déterminé et inspirateur de films à grand spectacle.

Ce cycle retrace sa carrière, à commencer par ses débuts à la Triangle sous la direction artistique d’un David W. Griffith d’abord exaspéré par son exubérance. Il y rencontre John Emerson, Anita Loos et Allan Dwan, qu’il entraîne dans son sillage lorsqu’il crée son propre studio en 1917. John Emerson réalise The Mystery of the Leaping Fish (1916), parodie de Sherlock Holmes écrite par Anita Loos et Tod Browning, que Fairbanks reniera. Il y joue le rôle de Coke Ennyday, un détective cocaïnomane. Avec Allan Dwan, l’acteur entretient une relation durable et fructueuse de 1916 jusqu’à 1929, date du « dernier des grands films muets » The Iron Mask. Sa philosophie optimiste apparaît en 1916 dans The Habit of Happiness avec le personnage de Sunny Wiggins désireux de rendre l’humanité heureuse. L’acteur incarne déjà un paria honnête et sensible dans The Half-Breed, qui condamne les discriminations raciales, et The Good Bad Man, western écrit par Victor Fleming, autre futur collaborateur qui réalisera notamment la comédie loufoque When The Clouds Roll By (1919). A Modern Musketeer (1918) constitue un film charnière, le pont entre les personnages contemporains et les héros romanesques ou légendaires qu’il souhaite désormais incarner.


Grâce à sa célébrité, il s’offre une totale indépendance et le contrôle de ses films. Il co-fonde en 1919 avec Mary Pickford, Charlie Chaplin et David W. Griffith, la United Artists, société de production et de distribution qui va radicalement transformer l’industrie cinématographique aux États-Unis. Le succès de The Mark of Zorro (1920), adaptation du feuilleton de Johnston McCulley réalisée par Fred Niblo, représente le tournant qu’il attendait. Ce film d’époque en costume instaure la figure du héros idéaliste secourant les opprimés (et, par la même occasion, l’adoption définitive de la moustache). Avec The Three Musketeers (1921), il confirme son rêve d’adapter Alexandre Dumas et d’incarner d’Artagnan. L’enthousiasme du public se maintient avec le trépidant Robin Hood (1922). A chaque film, Fairbanks se surpasse en grâce et en bravoure, tout autant qu’en décors fastueux, budgets faramineux et innovations techniques. En 1923, Le Voleur de Bagdad, inspiré par l’épisode oriental des Trois lumières de Fritz Lang (1921) et par Les Mille et une Nuits, est une féérie aux nombreux trucages. Il s’essaye à la couleur avec The Black Pirate (1926) et au cinéma sonore avec quelques séquences parlantes dans The Iron Mask. Le succès inaltérable de Fairbanks réside sans doute dans le fait qu’il ait su intégrer et perpétuer son altruisme et ses exploits fascinants dans ces univers oniriques et romanesques.